La chasse aux lycans

par **Gilgamesh** Mer 8 Fév - 23:30

Ce soir, c'est soir de pleine lune et Norman faisait partie du groupe de chasseurs chargé de traquer un loup, mais pas n'importe quel loup, un loup géant, qui s'en était pris à plusieurs créatures et personnes des environs, armés de fusils et de haches. Le monstre ne laissant derrière lui que des entrailles et des amas de chair et de sang, l'aventure n'était donc pas sans risques. Ce jeune homme, robuste avait tout d'un tombeur, cheveux brun regard sombre et ténébreux, il travaillait à la pompe à eau.
Depuis la fin de la civilisation, nombres de choses extra-ordinaires s'étaient déroulées encore plus depuis la sortie de leur abri anti-atomique, par chance, ils avaient trouvés une terre non irradiées proche de leur abri facilitant, leur implantation grâce à un puits d'eau assez profond dans cet abri. Mais le sol était stérile, rien ne pouvait plus y pousser à part des grains de sable, d'après certains poètes très inspirés.

A force d'efforts de leurs derniers scientifiques, ils étaient parvenus à faire pousser de quoi subsister, en sous-sol, en goutte à goutte, hors-sol. C'était pas idéal mais chacun arrivait à avoir de quoi subsister.

Ce qui avait déclenché la traque, était cette jeune fille qui fut dévorée avec sa grand mère, alors qu'elle lui portait à manger, on ne retrouva que la cape rouge de la jeune fille et le dentier de la vieille, ainsi que beaucoup de sang, à la dernière pleine Lune, la vieille était la rebouteuse de la communauté et sa petite fille son héritière, ce fut une énorme perte. Les rumeurs étaient allées bon train, certains pariant sur un loup hors normes, il faut dire que le coin avait déjà connu la bête du Gévaudan dans des temps désormais lointains, ou alors un lycanthrope mais impossible de savoir qui était l'humain coupable de cela, car il arrivait à cacher ses traces jusqu'à son repère, tout du moins pour ceux qui croyaient à ce que Norman pensait être des inepties.

Ce qui était sûr c'est que les mamans comptaient désormais les histoires effrayantes du grand méchant loup, pour empêcher aux enfants d'aller jouer dans la forêt calcinée.
Il ne savait à quoi donner foie, mais ce qui était sûr c'est que la bête attaquait les soirs de pleine Lune, elle ne dévorait entièrement que les femmes, les autres étaient laissés de façon atroce. Mais pour dévorer la vieille et sa petite fille, il fallait qu'il soit entré à l'intérieur, donc la bête était assez intelligente pour esquiver les gardes et les pièges. Tout cela était très étrange et défiait la logique.

Ils avaient divisé les chasseurs en 3 groupes de 5.

Lui arpentait le colline de la forêt calcinée, remplie d'arbres morts, avec son ami Joël, le guerrier du groupe Luc et deux autres gaillards chargés de creuser les cavernes pour cultiver leur nourriture, Jean et Ragnard. Seul Luc avait un fusil, il était vachement superstitieux et avait mis quelques cartouches en argent, juste au cas où le loup était plus garou qu'ils ne le croyaient. Les autres avaient des haches et des pioches, lui un gros gourdin en bois de cette forêt calcinée, qu'il avait jugé assez solide pour ça.
Ils entendirent un cri dans la nuit vers le lac et le second groupe. Lorsqu'il arrivèrent , ils trouvèrent plusieurs amas ensanglantés et des tripes sur les arbres couverts de sang, ce qui avait été le second groupe et leurs camarades n'était plus que ces masses informes. Tremblant sous un corps, le chétif Alfred avait survécu à l’assaut. Un vrai miracle mais il semblait sous le choc, il tremblait de tout son corps et ses grosses lunettes aussi de façon assez ridicule.

-Elle est partie où ? Où est la bête ?

Demanda Luc de façon un peu brutale.

-Je... Je sais pas, j'ai reculé et je suis tombé. Après j'ai... J'ai perdu connaissance.

Le guerrier regarda les traces et leur direction. Cela semblait les ramener vers la colline.

-Oui par là je crois que j'y ai vu une caverne, lorsqu'on est passé par ce chemin.

Déclara Alfred un peu plus confiant.

-Toi tu viens avec nous. Peut-être feras tu un bon appât. Bon à rien !

Il jeta devant Alfred, un pauvre gars que personne ne voulait, juste bon pour la battue, mais il n'avait même plus d'armes et ses habits semblaient en lambeaux et lardés de griffures et de sang. Après quelques minutes dans le froid glacial de la nuit, ils arrivèrent devant l'entrée de la grotte, dégageant une odeur âcre, leur prenant le nez et les forçant à mettre un foulard autour du nez. Ragnard alluma une torche, les torches électriques étaient pratiques, mais les piles étaient aussi devenues très rares. Pendant que le feu prenait Alfred regardait en se frottant les bras, essayant d'avoir un peu de chaleur et se réchauffer.

Luc fit signe à Alfred de passer devant. Ils arrivèrent dans le fond de la grotte qui semblait avoir une échelle, en bois vermoulu, pour aller plus bas. Ils commencèrent une longue descente en échelle de facilement 20 mètres. Le bois pourri faisant son œuvre, Alfred glissa sur un barreau et tomba sur le sol, il semblait ne plus bouger, chacun regardant ce qui pourrait lui arriver. Au moins plus personne ne pourrait lui en vouloir d'être chétif, cette époque était vraiment terrible pour les faibles, pensa Norman. Arrivés en bas, ils passèrent devant le corps et continuèrent leur chemin, il semblait y avoir tout un tas d'ossements autour, mais aucune bête, mais ce qui était sûr c'est qu'ils étaient dans la tanière.
Quand il se retourna, il constata que le corps d'Alfred n'y était plus. Il réapparut de façon prompt devant Luc.

-Oh putain ! Tu m'as fait peur du con !

Les yeux du jeune rachitique avait changés, ils étaient devenus jaunes et son corps commençait à grandir et se couvrir de poils, déchirant ce qu'il restait de ses habits.

-Hahahaha ! Du con toi même ! Si tu avais bien regardé, tu aurais vu que mes habits étaient ceux d'un de tes amis.

D'un coup de patte il envoya Luc contre une paroi de la grotte qui retomba comme un pantin désarticulé, couvert de sang et yeux bien écarquillés par l'horreur.

-Ça t'aura coûté la vie au final.

Ragnar se mit à pousser un cri saisit par la terreur.

-Haaa ! Haaa ! Fenrir ! C'est le ragnarok !

Le bougre était d'origine nordique et avait sans doute été bercé par les légendes de son pays. Dans sa fuite, il glissa sur une flaque de liquide visqueux, sortit des entrailles des anciennes victimes, et se brisa la nuque sur un rocher. Jean tenta, avec beaucoup de courage de lui planter sa pioche dans le crâne, mais le bois de la pioche se cassa net. Le loup-garou que fut Alfred lui arracha jusqu'à la moitié du tronc, les deux bras pendouillant de chaque côtés comme des lambeaux de petits jets de sang éclaboussant la gueule, de la bête, lui donnant l'air d'avoir un sourire carnassier et sanguinolent. Ne restait plus que Joël son ami, même le meilleur depuis son enfance et lui Norman, il se souvenait encore de leur dernier exploit d'aller dans la chambre de la belle Amandine, chacun son tour, juste avant la battue, peut-être seraient-ils papa tous les 2 par la même femme, mais il fallait survivre et rejoindre le dernier groupe de la battue. Le loup-garou fermait toutes possibilités de fuite, mais ils devaient le passer pour arriver à l'échelle, mais sans vaincre la créature, ils se feraient sûrement dévorer en voulant remonter.

-On fait quoi ?

Demanda Joël en levant sa hache devant la créature qui grognait.

-Tu prends à gauche, je prends à droite.

Lui répondit Norman qui se dirigea vers la droite.

-Je vais vous tuer les gars !

-Ta gueule enfoiré ! Pourquoi tu mangeais les femmes et rendait le corps des hommes méconnaissables.

-Les femmes ont un meilleur sang que les hommes. Après rien de plus simple que brouiller les pistes et avoir la confiance de mes victimes.

Les deux amis se jetèrent sur la bête, la hache de Joël lui toucha violemment le flanc, le faisant couiner. Mais un coup de patte lui fit tourner la tête sur elle-même sur plusieurs tours, le tuant sur le coup de sa force décuplée, le corps tomba d'abord à genoux puis s'effondra sur le sol avec le même regard que Luc.

-Noooon !

Dans sa colère, le jeune homme lui donna plusieurs coups sur le crâne, avec une force décuplée par sa rage soudaine, lui faisant même sauter un œil d'une orbite, dans un geste de défense, la créature démoniaque voulut le dévorer, mais il mit son bras gauche devant la gueule pour se protéger prenant une sévère morsure, il hurla de douleur. Il retomba sur le dos, non loin de la carabine de Luc, il devait faire vite, son bras n'était plus que douleur, il allait le dévorer et lui après, il saisit la carabine et tira dans son crâne. La lourde créature s'effondra sur lui manquant l'étouffer, déversant une sorte de liquide noirâtre à la place du sang, le cerveaux dégoulinant comme une sorte de flan visqueux, s'imprégnant sur les vêtements et la peau de Norman.

Elle était morte, la douleur s'était étendue à tout son corps et ses blessures se refermaient très rapidement dans un processus de mutation rapide, il se recouvra de poils et une soif de sang semble s'emparer de lui.
Il voulut penser à la belle Amandine mais il ne lui venait plus que des envies de sang et le corps de tous ses camarades morts si près de lui et encore chauds.