Le rockeur de l'enfer

par **Gilgamesh** Ven 22 Mar - 14:02

Il se réveilla en sursaut dans la pénombre, il faisait chaud avec une forte odeur âcre dans le nez qui le dérangeait, la bouche encore pâteuse, puis il enfila ses chaussons l'esprit encore brumeux de sa soirée, sans aucun doutes bien arrosée juste après un concert, il avait un petit short, torse nu et velu. Il tata juste à côté de lui, quelque chose de poisseux et... une main, il se retourna pour voir sa belle d'un soir... puis relâcha le membre. Juste 'à côté de lui une femme démembrée et en partie bouffée au milieu de la marre de sang qu'était le lit.

-Putain !

Il tomba du lit et se recroquevilla dans un coin de la chambre traumatisé par le spectacle. D'ailleurs où était-il ?
Les murs étaient austères voire même crades, pas de fenêtre, une lumière très faible et il croyait voir une porte. Et qui était-il ? Il se souvenait juste qu'il faisait de la musique, d'ailleurs il y avait sa guitare pas loin du lit.
Il se décida après plusieurs minutes à revenir voir le lit avec la femme démembrée. Impossible de voir à plus qu'un mètre une brume rouge l’entourait lui et son lit . Le sang de la femme formait une sorte de pentagramme et sa tête avait les yeux exorbités et la bouche ouverte. Il sortit de la bouche une sorte de formule magique.

« Dit mon nom trois fois pour que je t'accorde 3 vœux .»

Il saisit sa guitare et se dirigea vers la porte comme déboussolé et l'ouvrit. Il vit une sorte de long couloir... Non pas long, mais infini avec une infinité de portes comme la sienne.

-C'est quoi ce bordel ?

Il entendit l'écho lui répondre « bordel », « bordel » « bor » « del » « el » « el » « el ».
La porte claqua derrière lui. Il sursauta, puis s'aventura à en ouvrir une autre, il vit comme une scène se passer devant lui comme un souvenir bien réel, il lui semblait que c'était lui, mais impossible de savoir, il était enfant avec sa maman lui chantant un refrain qui lui restait en tête. Il referma la porte et en ouvrit pleins d'autres au fur et à mesure, libérant à chaque fois un souvenir qu'il oubliait presque aussitôt. Puis finalement, il revint dans sa chambre... Il se retrouva devant lui. Interloqué il essaya de comprendre, son double semblait faire les même geste que lui, il prit sa guitare puis avec un son brisa le miroir qui l'entourait, le monde autour de lui était devenu blanc. Puis il se souvint, le son transporte des informations, s'il était suffisamment bon, il pourrait créer l'impossible avec sa musique comme soulever des objets, des êtres vivants ou les détruire.
Devant lui une fiole, ou une lampe à huile, il ne savait pas vraiment. En touchant l'objet il se souvint la femme l'avait trouvé sur une plage et avait prononcé trois fois « Mustapha, Mustapha, Mustapha ». Il l'avait dit machinalement à haute voix.
Soudain une sorte de Djinn en sortit.

-Donne 1 vœux mortel et je t’exaucerais.

-Je veux retrouver ma mémoire !

Et il se souvint, il était le talentueux Johnny Hell leader du groupe des rockeurs des enfers. La femme morte était son épouse et avant lui avait fait les 3 vœux, le premier avait été qu'elle soit libérée de lui à jamais, qu'elle puisse divorcer à son avantage et que son succès sur scène se tarisse chose qui arriva malgré son talent, les modes passant aussi vite que le temps. Seul le possesseur se souvient des vœux donc il oublia la trahison.

Lorsqu'il se promena quelques années après, sur la même plage par la fatalité des choses, il tomba sur cette même lampe, appelant le Djinn Mustapha à son tour. Il avait d'abord souhaiter que son ex femme aille en enfer, chose qui arriva instantanément, puis il voulut oublier et désormais il avait fait son troisième vœux se rappelait.

-Johnny ! Johnny ! Johnny ! Il y avait une condition aux 3 voeux, c'était ton corps, mais tu n'as pas écouté, un comble pour un musicien d'aussi grand talent que toi. Et désormais je peux occuper ton corps et ne plus être un Djinn à satisfaire des vœux égoïstes. La condition pour ta femme était aussi son corps, mais que je puisse me nourrir avec et comme j'ai un bon sens du drame je vous ai berné tous les deux par ce que tu prends pour une fatalité. Il est plus succulent pour moi de me nourrir de tes remords. Tout ce que tu vois n'est pas réel, tu es enfermé au tréfonds de ton cerveau à revivre indéfiniment ton réveil, parfois différent, parfois pareil, selon les soubresauts de ton imagination, c'est ton enfer personnel. Pendant que moi je vie ta vie, mais ne t'en fait pas personne n'a retrouvé le cadavre, je me suis chargé de la dévorer entièrement, mais peut-être que tu la sens en toi à l'heure actuelle présente et pas présente à la fois... Après tout tu l'as tué et tu étais libre de ne pas le faire. Elle vit son propre enfer, morte mais ne pouvant pas réellement mourir car enfermée dans mon corps … Enfin, le tien je veux dire.

Johnny tomba à terre désespéré vomissant ses tripes sur le sol blanc, puis il fit noir d'un coup...
Il se réveilla en sursaut dans la pénombre, il faisait chaud avec une forte odeur acre dans le nez qui le dérangeait...